Sociando-Mallet

Description de la séance

Liste des vins

Compte-rendu de la séance

Revenons une semaine en arrière et poursuivons la visite du bordelais avec Sociando-Mallet, l'archétype du vin bien connu des amateurs mais absent de la classification de 1855 ou encore des feus crus bourgeois. D'ailleurs, sa devise a le loisir d'être un pastiche de celle de Mouton Rothschild: "Ni classé, ni bourgeois... Sociando-Mallet, tout simplement".
Ses terres sont situées à Saint-Seurin-de-Cadourne (Haut-Médoc), avoisinant Saint-Estèphe, et le terroir est comparable. Notamment, on en retrouve une partie des caractéristiques, dont l'acidité relative qui confère un surplus d'élégance au vin, très appréciable sur les années chaudes.
Jean Gautreau, propriétaire de Sociando-Mallet, a acquis sa notoriété en gravissant petit à petit les échelons de courtier à négociant, puis en achetant enfin ce domaine en 1969. Aujourd'hui âgé de 88 ans, il a la fierté d'être le senior des propriétaires de la rive gauche.
Pour cette séance, nous serons accompagnés d'Axel Roby, chargé de clientèle chez Sociando-Mallet depuis près de dix ans.
La Demoiselle de Sociando-Mallet, 2010
Composé à 50/50 de cabernet sauvignon et de merlot, ce second vin est élevé entre 11 et 12 mois avec un quart de barriques neuves, le reste en cuve.
Le nez est boisé bien sûr, mais il est aussi un peu capiteux; mûre et fraise se partagent le reste des notes odorantes. La bouche est un peu terreuse, un peu ferreuse et plutôt fraîche malgré une relative faiblesse de l'acidité (aux allures citronnées). L'année 2010 fut sèche et les tannins présents ici en sont le témoin.

Château Sociando-Mallet, 2012
Composé à 55% de cabernet sauvignon, 5% de cabernet franc et 40% de merlot (quelque soit le millésime), le premier vin est aussi élevé pendant 11 à 12 mois, mais tout en barriques neuves.
Par rapport au second vin précédent, le bouquet fruité est moins expressif pour l'instant mais soutenu par des fruits plus noirs. La bouche est plus grasse, plus longue et complexe, mais le tout est bien fermé encore malgré des tannins relativement fondus pour un si jeune âge.

Château Sociando-Mallet, 2010
Le nez est plus expressif que 2012, on commence à ressentir une touche lactique mais parallèlement les fruits noirs paraissent plus verts. La bouche est plus ronde, avec plus de confituré aussi. L'équilibre est toujours assuré par une touche acide mais les tannins sont plus rugueux. Le tout est plus complexe, avec l'arrivée de notes caféinées, la longueur en bouche devient intéressante, mais la fin de bouche est un peu asséchante.

Château Sociando-Mallet, 2008
Le premier nez est porté par le bois. Par la suite, on sent ce qui s'exprime dans un 2008 de la rive gauche aujourd'hui: un caractère lacté qui commence à devenir plaisant mais aussi le cabernet sauvignon qui réaffirme sa présence. Quelques notes confites sont présentes, mais ce n'est pas 2010 non plus. La bouche est plus confiturée que ne l'annonce le nez, plus torréfiée aussi. L'acidité ne se laisse pas éclipser mais on retiendra surtout la structure bien carrée du tout.

Château Sociando-Mallet, 2005
Axel Roby nous rappelle le succès de ce millésime en primeur, où tout s'était vendu en à peine une heure.
Au jour d'aujourd'hui, la cerise confite a rattrapé son nez et le cabernet sauvignon y perd de son ostensible présence pour se réintégrer dans la structure gustative du vin. En bouche, les tannins ne sont pas mal fondus, l'acidité persiste, mais la fin de bouche est un peu serrée.


Merci à Axel Roby pour cette dégustation au cours de laquelle nous avons compris pourquoi Sociando-Mallet pouvait être fier de sa devise.